CORÉE DU SUD - Actualité (1990-1996)

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République de Corée

Politique intérieure

Le 9 février 1990, le président Roh Tae-Woo, du Parti pour la justice et la démocratie, et 2 dirigeants de l’opposition, Kim Young-Sam, du Parti démocrate pour la réunification, et Kim Jong-Pil, du Nouveau Parti républicain, forment, en rassemblant leurs 3 formations, un nouveau parti conservateur, le Parti démocratique libéral (P.D.L.).

Le 1er mai 1991, des dizaines de milliers d’étudiants réclamant la démission du président Roh Tae-Woo défilent dans les rues de Séoul et de Kwangju, afin de protester contre la mort d’un étudiant, battu par la police, le 26 avril. Dénonçant les violences policières, un étudiant s’immole par le feu. Avant le 19, ils seront 8 à faire de même. Le 14, plus de 18 000 policiers sont déployés dans les rues de Séoul pour faire face aux étudiants. Le 22, pour tenter de mettre fin aux violences, le Premier ministre Ro Jae-Bong présente sa démission. Le 24, Chung Won-Shik le remplace.

Le 24 mars 1992, élections législatives. Le P.D.L. au pouvoir, dirigé par Kim Young-Sam, perd la majorité absolue, avec 149 sièges (– 64). Principale formation de l’opposition, le Parti démocrate de Kim Dae-Jung remporte 97 sièges (+ 22). Le score le plus inattendu est celui du Parti pour l’unification nationale, conservateur, récemment créé par l’industriel Chung Ju-Yung, qui rafle 32 sièges.

Le 18 décembre, Kim Young-Sam remporte l’élection présidentielle avec 42 p. 100 des voix contre 34 p. 100 à son principal adversaire, Kim Dae-Jung, et 16,2 p. 100 à Chung Ju-Yung.

Le 25 février 1993, Kim Young-Sam entre en fonctions. Il nomme Hwang In-Sung (P.D.L.) Premier ministre. Ce dernier, trop lié à l’ancien pouvoir proche des militaires, est destitué le 17 décembre.

Le 25 janvier 1994, Lee Hoi-Chang, ancien membre de la Cour suprême, devient Premier ministre; il démissionne le 22 avril, en raison d’un désaccord avec le président Kim Young-Sam sur le partage des pouvoirs. Il est remplacé par le vice-Premier ministre Lee Young-Du qui cède à son tour la place à Lee Hong-Koo le 17 décembre.

Le 27 juin 1995, le P.D.L. subit une sévère défaite aux élections locales.

Le 28 juin, l’effondrement du grand magasin Sampoong, à Séoul, qui fait plus de 500 morts, met en lumière les conséquences préjudiciables de la course à la croissance à tout prix.

Le 5 décembre, l’ancien président Roh Tae-Woo est inculpé de corruption pour avoir perçu 369 millions de dollars de pots-de-vin en échange de l’octroi de marchés publics, lorsqu’il était au pouvoir. Les dirigeants de 7 conglomérats, dont Daewoo et Samsung, sont également inculpés.

Le 21 décembre, les anciens présidents Chun Doo-Whan et Roh Tae-Woo sont inculpés de mutinerie pour leur rôle dans le coup d’État de décembre 1979. Par ailleurs, la justice progresse dans son enquête à propos des émeutes de Kwangju, en mai 1980, dont la répression avait fait environ 200 morts.

Le 11 avril 1996, au terme d’une campagne marquée par la dénonciation de la corruption politique, le Parti de la nouvelle Corée du président Kim Young-Sam subit une défaite relative lors des premières élections législatives organisées depuis l’arrivée d’un civil à la tête de l’État, qui aboutissent au renouvellement de près de la moitié des députés. Avec 139 sièges sur 399, la formation au pouvoir perd la majorité absolue au Parlement. En progression, le Congrès national pour une nouvelle politique de Kim Dae-Jung, principal parti d’opposition, remporte 79 sièges, sans toutefois atteindre le seuil de la minorité de blocage. L’Union libérale démocrate de Kim Jung-Pil, ancien adjoint du dictateur Park Chung-Hee, fait une percée, avec 50 élus.

Le 20 août, la police fait évacuer le campus de l’université Yonsei, proche de Séoul, où plus de 2 000 étudiants, qui réclamaient la réunification des 2 Corées et le départ des troupes américaines, étaient barricadés depuis le 12. Il s’agit des plus importantes manifestations étudiantes depuis la fin du régime militaire.

Le 26 août, les anciens présidents Chun Doo-Whan et Roh Tae-Woo sont condamnés respectivement à la peine de mort et à vingt-deux ans et demi de prison pour leur responsabilité dans le coup d’État de décembre 1979 et la répression des émeutes de Kwangju, en mai 1980. Huit dirigeants de conglomérat sont condamnés – mais laissés en liberté – pour avoir versé des pots-de-vin au régime militaire. Les peines seront allégées en appel, en décembre.

Le 26 décembre, la Fédération des syndicats et la Confédération des syndicats 漣 non reconnue 漣, qui comptent 1,7 million d’adhérents, lancent un appel à la grève générale. Elles contestent l’adoption, le jour même, par le Parlement réuni en l’absence de l’opposition d’une législation du travail qui instaure une plus grande flexibilité en assouplissant la durée du travail et en prévoyant la possibilité de remplacer les grévistes. Très suivi, le mouvement est le plus important depuis les grèves de juin 1987 en faveur de la démocratisation.

Vie économique

En 1990, les autorités rétablissent une politique de promotion des exportations, de discipline sociale et de meilleure prise en considération des intérêts patronaux.

En 1992, le gouvernement renforce le programme d’assainissement économique, destiné à corriger les effets de 2 années de surchauffe.

Le 2 juillet 1993, le gouvernement annonce un plan de 5 ans pour relancer l’économie sur une base assainie. Ce dispositif répond au souci d’accroître l’ouverture du pays sur l’extérieur, de contrôler les grands conglomérats et de moraliser les circuits financiers.

En 1994, la forte appréciation du yen provoque une augmentation des exportations dans les secteurs où la Corée et le Japon sont concurrents. Les industriels tentent de réduire encore leurs coûts en investissant dans les pays asiatiques à faibles salaires, comme la Chine.

Le 10 octobre, le gouvernement introduit une première mesure de libéralisation des changes destinée à favoriser l’adhésion de la Corée à l’O.C.D.E.

Le 29 mars 1995, Séoul présente sa candidature à l’O.C.D.E., mais se heurte à des objections relatives aux réformes commerciales et financières, jugées trop lentes.

Durant l’été, le retournement de la tendance sur le marché des changes et ses conséquences immédiates sur les exportations illustrent le poids du facteur monétaire dans le rythme de l’activité.

Le 12 octobre, le gouvernement réintroduit les restrictions au financement extérieur des entreprises à l’étranger, afin de réduire l’expansion de l’endettement extérieur.

L’année 1996 est marquée par une diminution de la croissance due tant à la politique visant à faciliter un «atterrissage en douceur» de l’économie sud-coréenne qu’au déficit des comptes extérieurs dont souffre le pays pour la première fois depuis une vingtaine d’années. Le déficit de la balance des paiements courants atteint quelque 18 milliards de dollars, soit environ 4 p. 100 du P.I.B. Cette dégradation des termes de l’échange est l’une des conséquences de la politique de libéralisation de l’économie menée dans la perspective de l’adhésion à l’O.C.D.E. Elle résulte également de la perte de compétitivité de l’industrie sud-coréenne, notamment dans le secteur des composants électroniques.

Relations internationales

Du 4 au 7 septembre 1990, Yon Hyong-Muk, Premier ministre de la Corée du Nord, se rend à Séoul pour y rencontrer son homologue, Kang Young-Hoon. C’est la première visite de ce niveau depuis 40 ans.

Le 27 septembre, la Corée du Sud et l’U.R.S.S. établissent des relations diplomatiques.

Le 14 décembre, Roh Tae-Woo, en visite en U.R.S.S., et Mikhaïl Gorbatchev signent la déclaration de Moscou, appelant notamment à «l’élimination de la guerre froide en Asie».

Le 17 septembre 1991, les 2 Corées sont admises à l’O.N.U.

Le 13 décembre, à Séoul, les Premiers ministres des 2 Corées signent un pacte de «réconciliation».

Le 24 août 1992, la Corée du Sud et la Chine établissent des relations diplomatiques. Taïwan décide de rompre ses relations avec la Corée du Sud.

Du 18 au 20 novembre, visite du président Boris Eltsine. Il exprime les excuses de Moscou pour la destruction par la chasse soviétique, en 1983, d’un Boeing des Korean Airlines.

Du 14 au 17 septembre 1993, François Mitterrand est le premier chef d’État français à se rendre à Séoul.

En mars 1994, la visite du président Kim Young-Sam à Pékin, qui sera suivie de la visite du Premier ministre chinois Li Peng à Séoul, en novembre, illustre le resserrement des liens, notamment économiques, entre les 2 pays.

Le 18 avril, les autorités coréennes annoncent qu’elles ont choisi le consortium franco-britannique G.E.C.-Alsthom (en concurrence avec l’Allemand Siemens) pour construire le T.G.V. entre Séoul et Pusan. Le contrat est signé le 14 juin.

Le 28 juin, à la suite de l’apaisement de la tension entre Washington et Pyongyang, les 2 Corées annoncent que leurs présidents se rencontreront le 25 juillet. Ce projet est remis en cause par la mort du président nord-coréen Kim Il-Sung, le 8 juillet.

Le 7 novembre, Séoul décide une levée partielle de l’embargo imposé à la Corée du Nord.

Du 2 au 4 mars 1995, le président Kim Young-Sam effectue une visite en France, en République tchèque, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Belgique.

Le 1er janvier 1996, la Corée du Sud fait son entrée au Conseil de sécurité de l’O.N.U., pour un mandat de 2 ans.

Le 18 septembre, à la suite de l’échouage d’un sous-marin nord-coréen sur les côtes sud-coréennes, 20 membres d’équipage sont tués par l’armée qui traque les derniers fugitifs. Pyongyang prétend que le sous-marin était «en mission de routine». Cet événement, qui s’ajoute aux incursions nord-coréennes dans la zone démilitarisée, en avril, illustre le regain de tension entre les deux pays.

En octobre, la Corée du Sud devient le 29e membre de l’O.C.D.E.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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